"Il m'aura fallu une fréquentation plus suivie et une connaissance plus intime de la musique arabo-andalouse, pour comprendre que le sentiment de monotonie et d'immobilité que les musiciens des orchestres d'el Ala marocaine, sagement alignés, inspirent aux profanes, est ignorance ou simple indifférence. La ferveur de ses mélomanes et de ses défenseurs passionnés ont excité ma curiosité et me conduisent aujourd'hui au désir de partager la beauté, le raffinement et le plaisir de cette musique en la filmant."
Izza Genini nous le dit elle-même on ne peut plus clairement : le propos de ce film est le partage d'une expérience personnelle, celle du développement progressif, par l'écoute répétée, les rencontres régulières, le travail de documentation, d'une intimité particulière avec un genre musical et une pratique instrumentale aussi fondamentalement méconnus que sont largement répandues les images toutes faites dont on les affuble. Toute faite, l'image de ce documentaire ne l'est pas (tout comme le son du reste). Elle procède d'un solide travail de repérage, et d'une longue pratique de films sinon systématiquement autoproduits, du moins tournés par une réalisatrice qui est son propre cadreur parce qu'elle sait la photo dont elle a besoin. Si l'intention de Nûba d'or est, on l'aura compris, résolument didactique, c'est donc bien un regard d'artiste qui est à l'œuvre. Portrait sensible, film de transmission, film choral à plusieurs voix, film tourné en cercle entre plusieurs lieux, film tournant qui renoue avec ce que Nûba veut dire originellement : à "tour de rôle", comme ces musiciens itinérants qui voyageaient de mécène en mécène, pour jouer la musique qui leur avait été commandée par les uns et les autres.
Production / Diffusion : Soread France / 2M Maroc
Nûba d'or et de lumière Un film écrit et réalisé par Izza Genini, 2007
Coproduction : Ohra Soread-2M, Sigma. Avec le soutien de la Sacem 2007 |
Festival de Radio France et Montpellier | MONTPELLIER, France | du Mercredi 11 Juillet au Samedi 28 Juillet 2007.
