Triomf est une critique sociale et de mœurs.
Portrait d'une famille blanche vivant à Johannesburg en 1994 (à la veille de la chute de l'Apartheid). Installée dans le quartier pauvre Triomf, elle s'enferme dans un lourd secret. Que cache l'oncle alcoolique, le fils épileptique, les parents désoeuvrés ? Repliés sur eux-mêmes, ils s'autorisent tous les excès. Le spectateur est embarqué dans un tourbillon quotidien de violence, d'inceste, de haine raciale, de sexe, de délires pathétiques. À cela s'ajoute la tension et la peur portée par les élections signant la défaite de l'Apartheid.
Film déjanté et troublant dont on ne sort pas tout à fait indemne. Dès les premières scènes, on sait que l'on a à faire à des images qui n'épargnent pas le spectateur. Tout est montré : les tabous sexuels sont franchis, la violence destructrice des crises épileptiques du fils, les délires alcooliques de l'oncle… Un véritable électrochoc émotionnel.
Les personnages sont servis par un jeu d'acteurs performants. Le professionnalisme de la réalisation assure une cohérence de la narration.
Le trouble existe cependant : les partis pris du réalisateur ne sont pas complètement lisibles. Pourquoi tant insister sur l'imminence des élections ? De quelle réconciliation parle-t-on ?
Cette absence de clarté renvoie à un propos gratuit et glauque. Âmes sensibles s'abstenir !
Déroutant, hors du commun, ce film est inégal, mais dérange.
Le jury lycéen - Prix Rurart
Article rédigé dans le cadre du partenariat Africiné/Rurart.