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2 Days In New York
de Julie Delpy
critique
rédigé par Anne Crémieux
publié le 12/03/2012
2 days in New York de Julie Delpy
2 days in New York de Julie Delpy
2 days in New York de Julie Delpy
2 days in New York de Julie Delpy
2 days in New York de Julie Delpy
2 days in New York de Julie Delpy
2 days in New York de Julie Delpy
2 days in New York de Julie Delpy
2 days in New York de Julie Delpy
2 days in New York de Julie Delpy

Si vous n'avez pas aimé Before Sunrise et Before Sunset, et si vous avez détesté 2 Days in Paris, il est probable que vous aurez du mal avec 2 Days in New York. Mais fort heureusement, la réciproque est également vraie : on y retrouve Marion, héroïne de l'opus parisien, son père Jeannot et sa sœur Rose, affublé de l'ex de Marion devenu l'amant de sa sœur, Manu, et toujours le même amour pour la photographie et l'humour déjanté.

Chris Rock (Mingus) constitue indéniablement la grande nouveauté de la saga Delpy, permettant une approche franco-américaine du couple mixte, assaisonné du franc-parler comiquement raciste de Manu et des remarques naïves du vieux Jeannot, tandis que Mingus discute de ses problèmes de couple avec Obama, son confident imaginaire. La propension des Français à s'engueuler à table où à se promener dénudé en présence de leur belle-famille déroute quelque peu l'Américain, qui revendique bientôt son espace corporel et mental. Tous les personnages sont parfaitement excessifs dans leurs névroses, de la sœur psychologue obsédée par la taille du sexe de son neveu, au père qui s'enquière de la vie sexuelle de sa fille auprès de son gendre. Le flashback sur la rencontre de Mingus et Marion ou la conversation en vietnamien entre le père de Marion et les employés de "Thai massage" sont inoubliables, Delpy tirant comme à son habitude sur la corde de l'absurde, portée par une intrigue fort mince.
Tout comme 2 Days in Paris, il ne faut à Delpy que 2 jours à New York pour déployer toute la palette des stéréotypes sur les Français et les Américains, en commençant par un séjour à la douane pour trafic de fromage et de saucisson pour les premiers, tandis que les seconds sont maladivement attachés à la bienséance, l'ordre et la propreté. Si Delpy s'en sort encore une fois, c'est peut-être parce qu'elle caricature les Français, et en premier lieu sa famille, bien davantage que les Américains, la critique étant plus recevable quand elle vient de l'intéressée. À la manière d'un Woody Allen, son propre personnage n'est pas épargné. Julie Delpy fait un peu réfléchir, beaucoup rire, mettant en scène des conversations improbables à l'écran, mais parfaitement amenées par les personnages loufoques campés par cette famille de poissons français jetés dans un bocal new-yorkais.

Anne Crémieux

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